Le gore aux infos.

Avez-vous remarqué ?

Non ?

Les plus "âgés" (et encore) se rappelleront qu'avant, aux informations de 20h, le présentateur informait les téléspectateurs lorsqu'ils étaient susceptibles d'être choqués par les images d'un reportage. Il conseillait même d'éloigner les enfants du poste.

Maintenant ? Et bien, maintenant, on nous balance des images de cadavres, de blessés graves, à tout bout de champs.

Une catastrophe naturelle ? Montrons les corps dans les décombres !

Une guerre ? Montrons le cadavre abandonné au bord de la route !

A-t-on vraiment besoin de voir ces images pour comprendre la situation ? Notre société, aujourd'hui, se repet du gore, du sensationnel. Il faut que les images impressionnent, choquent le téléspectateur.

Et dans cette débauche d'images, combien seront vues par des enfants ? Combien dédramatiseront la violence et la mort à leurs yeux ?

On pourrait me rétorquer que n'importe qui peut trouver ce genre d'images sur le net. Oui, sauf que l'accès à internet pour les enfants est sous l'entière responsabilité des parents. Un simple contrôle parental bien programmé et une surveillance plus ou moins rapprochée permet d'éviter à nos chères têtes blondes de tomber sur des gros plans de cadavres putréfiés.

Tandis qu'à la télé, on nous prend par surprise. On passe du prix de l'essence à la guerre en Libye en moins d'une minute. On passe de la mémé qui râle devant la pompe aux blessés sanguinolants en moins d'une minute ! A une heure de très grande écoute !

Cette banalisation me choque plus que les images elles-mêmes. La preuve, d'ailleurs, que c'est devenu banal, c'est qu'elles ne me choquent plus, ces images. Sauf quand ma fille n'est pas loin et, pour le coup, je vois toute l'ampleur de l'horreur sur laquelle ses yeux pourraient tomber. Et ça me fait froid dans le dos.